Sennichi Mairi au sanctuaire Atago

Ou le "festival des mille jours" de Tokyo

Au Japon, l'été annonce généralement la saison des matsuri et autres festivals traditionnels, rythmant la vie de nombreuses villes à travers tout le pays. Chaque année, les 23 et 24 juin rassemblent des centaines de visiteurs au sanctuaire Atago Jinja de Tokyo qui viennent y prier en faveur d'une vie pleine de chance pour les mille jours à venir.

Atago Jinja se démarque des autres sanctuaires par sa configuration, puisque celui-ci se situe au sommet d'un petit mont en plein coeur de Tokyo, l'Atago-yama. Fondé au XVIIe siècle sous l'ère Keicho, Atago Jinja a longtemps été un point d'observation très fréquenté par les habitants lors de la période d'Edo. Aujourd'hui dépassé par la Mori Tower, et dissimulé derrière un écran de verdure, le sanctuaire est accessible au bout d'un escalier de 86 marches, qui ne découragerait même pas les plus âgés.

Les 23 et 24 juin de chaque année, de nombreux visiteurs se pressent au sanctuaire à l'occasion du Sennichi Mairi - ou Festival des 1000 jours - pour y prier en faveur d'une vie heureuse et bienfaisante. Comme pour de nombreux festivals traditionnels shinto, la porte du sanctuaire est ornée d'un chinowa, immense anneau fabriqué en fibre végétale ou en herbe, que franchissent les visiteurs avant de se rendre devant l'autel de prières. On attribue communément au chinowa un pouvoir de purification de l'âme, et de prévention des maladies. Comme le faisait alors l'ancien maître des lieux, il y a près de 700 ans, les moines du sanctuaire continuent de vendre lors du festival des plants de Physalis Alkekengi aux visiteurs. A l'origine, les fleurs de physalis étaient bouillies puis servies aux nourrissons, afin d'apaiser leurs pleurs. Désormais, la tradition demeure, même si les plants de physalis sont davantage achetés pour leur esthétique que pour leurs vertus médicinales. 

Sennichi Mairi rassemble beaucoup de monde en l'espace de deux jours, et on ne peut être qu'impressionné face à la foule qui envahit le sanctuaire, notamment lors de la pause-déjeuner. Salarymen, personnes âgées ou jeunes mères de famille : tous viennent y prier pour leur bonne fortune. Comme lors de nombreux autres festivals, Sennichi Mairi efface les frontières sociales, pour ne laisser place qu'à une tradition commune.

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